« Chut…écoute moi…je suis là…m’entends-tu… ?

J’aimerais te parler…J’aimerais te dire…J’aimerais te confier…

Penses-tu savoir comment être là pour moi… ?

Penses-tu savoir comment m’écouter…. ? »

Dit la petite voix qui pourrait être vous et moi…cette petite voix qui pourrait être votre meilleur ami, votre frère, votre enfant…

 

Chaque jour nous passons 60% de notre temps à écouter.

Effectivement que ce soit dans notre vie professionnelle, mais aussi en amitié, en amour ainsi que dans notre vie de tous les jours, nous avons tous besoin de rentrer en contact avec les autres et de communiquer ensemble. Nous avons tous ainsi le sentiment d’autant savoir comment se faire entendre qu’entendre…

Si on ajoute à cela le fait que nous ayons, aujourd’hui, à notre disposition de plus en plus de moyens de communiquer, que ce soit avec les mails, les sms, messenger, instagram, skype ….nous pourrions nous arrêter ici et en conclure que nous avons tous la capacité et les clés pour être des experts de l’écoute…

Mais attendez…restez un moment, restez avec moi…écoutez-moi…

Vous et moi…sommes-nous bien sûrs de cela… ?

 

Je suis assise à la terrasse d’un café. J’observe la table à côté de la mienne où trois amis sont en train d’échanger. Une conversation, comme on en connait tous, où chacun en va de sa parole et paraît autant se confier qu’écouter…

Les mots qui ressortent sont « Ah oui, c’est comme moi ! » ou « Moi aussi, j’ai eu affaire à cette situation. » Tout le monde parle beaucoup…le rythme de la conversation est rapide, chacun rebondit sur les mots de l’autre et je sens que plus rien ne se tient et n’a ici de sens…

En étant ainsi extérieure à cette conversation je comprends à ce moment précis, l’expression « dialogue de sourd »….

 

En écoutant l’autre nous pouvons nous emparer de son discours et développer le notre.

 

Non…ne partez pas… n’ayez pas peur de ce que l’on va découvrir ensemble. Si je vous dis sincèrement cela c’est parce que nous fonctionnons presque tous ainsi…

 

A cet instant je me demande alors…savons-nous vraiment écouter les autres ?

Prenons-nous le temps de les comprendre ? Tenons-nous compte de leurs idées, leurs doutes, leurs soucis, leur peine, leur souffrance mais aussi leur joie et tout ce qu’ils sont ou traversent ?

L’écoute est-elle une démarche si naturelle pour nous ?

 

Nous avons tous déjà pensé « écouter» un ami, un proche, son conjoint qui ne va pas bien et nous avons voulu trouver une solution pour lui, pour elle en pensant l’aider…  « Peut-être qu’il faudrait que tu dises ça », « Tu devrais le prendre avec plus de légèreté ce n’est pas si grave ».

D’après vous est-ce la meilleure manière d’écouter et d’aider ?

Aimez-vous de votre côté entendre ce type de conseils ?

 

Je vous propose de réfléchir ensemble à la meilleure façon de s’écouter et de s’aider mutuellement.

source: www.braintraffic.com

 

APPRENDS !

 

Qu’est que l’écoute 

Ecouter par définition c’est identifier une source sonore et la « comprendre » (en déterminer le sens) pour rentrer en contact avec le monde qui nous entoure.

 

Ecouter c’est laisser de la place à l’autre, lui donner de l’attention, faire preuve d’un intérêt sincère et offrir peu de mots, mais beaucoup d’empathie.

 

L’écoute semble naturelle et innée, mais en définitive avoir une bonne écoute c’est comme une bonne respiration, cela s’apprend !

 

Ecouter, ça s’apprend

« Savoir écouter, ça s’apprend » nous dit Christel Petitcollin dans son ouvrage de techniques simples et concrètes pour bien communiquer. Les professionnels du marketing et du management l’ont eux aussi bien compris et ont développé nombreuses théories et méthodes sur l’écoute et l’écoute active pour faire grandir leurs disciplines.

 

Effectivement avant même de savoir parler lorsqu’on est enfant on apprend à développer sa capacité d’écoute.

Grâce à cet apprentissage nous développons nos relations interpersonnelles et notre habileté sociale.

Cela veut dire qu’avant même d’être une qualité pour les autres (une capacité altruiste), cela nous sert à nous même.

Ecouter c’est aussi important pour les autres que pour soi. Cela permet une bonne entente avec les autres, de prévenir les disputes, de régler les conflits… Nous nous souvenons tous par exemple que petits on nous a dit qu’il fallait attendre notre tour avant de parler…Cela permet, très simplement, d’avoir accès à toute l’information nécessaire pour comprendre ce qui nous est dit.

Mais alors, si petits nous avons bien appris à écouter…que s’est-il passé pour que nous ayons ainsi oublié comment faire pour bien écouter…

ECOUTE !

C’est parti, ensemble menons l’enquête !

Pourquoi ne savons-nous plus écouter ?

Ecouter, c’est avant tout savoir se taire. Mais nous vivons dans une société ou se taire dans une conversation est rare et n’est pas valorisé. Nous avons pris cette habitude d’avoir une réponse et un avis sur tout, de tout ramener à soi.

Je vous mets au défi de rester silencieux lorsque quelqu’un d’autre parle, je vous mets au parie d’observer combien de fois nous nous coupons sans cesse la parole, combien de fois nous nous bombardons de questions, souvent, sans même nous en rendre compte.

 

Ecouter c’est aussi aller à contre-courant de la communication actuelle (mails, sms, hyper sollicitations).

Pour écouter il faut savoir s’extraire de nos nouvelles habitudes, de l’agitation ambiante dont nous sommes souvent entourés et créer des conditions propices pour être pleinement disponible et attentif.

 

Pourquoi est-ce difficile d’écouter l’autre ?

Ce n’est pas évident pour tout le monde de savoir comment réagir face aux situations, aux problèmes, à l’angoisse ou à la tristesse d’un autre…. Cela nous oblige à composer avec nos propres peurs et celle des autres.

Pourtant, au final les autres ne nous demandent pas de s’impliquer. Ils ont juste besoin de dire et de formuler leurs doutes, leur mal-être. Rien que le fait de se confier à quelqu’un fait du bien.

Sentir ainsi que quelqu’un s’intéresse sincèrement à ce qu’il est en train de dire est le seul résultat véritablement attendu.

 

Parler, ramener à soi n’est pas utile, au contraire. Le fait de parler de soi, de trouver des solutions pour la personne en face de nous, est une manière de se rassurer SOI, pas l’autre !

 

Nous avons une personne en face de nous qui ne va pas bien, et qui a besoin en mettant des mots seul sur ce qu’elle ressent de cheminer et de trouver ses propres solutions.

 

Prenons l’exemple d’un ami qui se confie sur une rupture amoureuse, il est triste, se pose des questions. Nous pourrions tous avoir tendance à ramener à nos propres expériences. Cela ne serait-il pas plus bénéfique d’écouter la personne, de réellement l’interroger sur ce qu’elle ressent ? Comment elle voit les choses, le futur ? Ce qui lui ferait du bien ?

 

 DEVIENS !

Ecouter c’est aimer

Cette manière d’aborder les gens, les choses, les douleurs marche aussi pour nos enfants. Si votre bout de chou de 10 ans arrive en larmes parce qu’il s’est passé quelque chose à l’école. L’idée est d’accueillir, d’écouter ses émotions, sans jugement !

Nous ne pouvons pas dire à quelqu’un « n’aies pas peur ! ». L’émotion est allumée. Par contre, nous pouvons l’aider à l’identifier (ce n’est pas une étape évidente pour tous) et ensuite l’aider à décharger (pleurer, écrire, …) et lui demander « qu’est-ce qui pourrait te faire du bien? ».

 

L’idée est d’aider la personne à se rassurer elle-même, lui renvoyer qu’elle peut avoir les ressources, les idées, les outils en elle. Un enfant qui aura eu l’habitude d’obtenir des solutions par ses parents aura toujours besoin d’une personne extérieure pour le faire.

 

Finalement écouter c’est aimer car c’est offrir à l’autre la capacité d’être acteur de sa vie en trouvant seul, grâce à notre « bonne écoute », les ressources nécessaires pour trouver sa propre solution.

 

Ce qui nous pousse souvent à trouver des solutions pour l’autre c’est aussi parce que l’on se sent missionné d’une tâche. Peut-être que la solution est d’échanger à ce propos, de demander à l’autre quel est son besoin.

 

Nous sommes tous différents sur nos besoins, « J’ai juste besoin que tu me sers fort dans tes bras. », « J’ai besoin d’avoir du temps tout(e) seul(e) et ensuite que tu me changes les idées », « J’ai besoin que tu m’écoutes, sans me juger, sans me donner des solutions, juste que tu m’écoutes ! » etc …

 

 

Ecouter est alors, ici, le plaisir d’offrir un véritable cadeau !

 

 

«  Oh Merci » dit la petite voix « si tu savais combien tu m’as bien écouté…Si tu savais combien tu m’as bien aidé… »

Puis la petite voix termine en disant « tu sais tu es mon plus cher confident » … cette petite voix pourrait être la mienne, la vôtre, celle de votre collègue, celle de vos amis, celle de votre amour, ou celle de vos enfants.

 

Et vous ? Qu’est-ce qui vous fait du bien quand vous avez besoin de vous confier ? Et comment vous positionnez-vous par rapport à un proche qui ne va pas bien ?

 » Évitez les gens négatifs, ils ont toujours un problème pour chaque solution. « 

 

Cet article a été rédigé par Mathilde Depaulis avec la collaboration d’Alexia Lamouret.

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Bibliographie